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FREDERIC BONIN PISSARRO
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Keeping it together – Photo : D.R.
 5 Jersey (36x36) – Photo : D.R.
 Batman Artop – Photo : D.R.

 5 Jersey (36x36) – Photo : D.R.
 4 Jersey (30x30) – Photo : D.R.
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Son univers évoque ce paradis perdu où les Bêtes se mêlaient aux Humains en toute innocence. Ses toiles sont des fenêtres qui s’ouvrent sur un monde de couleurs et d’harmonie derrière lesquelles semblent nous observer des personnages merveilleusement sereins. Frédéric Bonin Pissarro est un grand peintre et, aussi, un poète.

Interview (2013) : Martin Edenik
INTERVIEW



► Martin Edenik: Bonjour, Frédéric! Vous êtes issu d’une famille où se perpétue depuis trois générations une tradition artistique. Devenir vous-même un artiste, c’était pour vous une évidence? Ou bien avez-vous hésité entre plusieurs voies?

► Frédéric Bonin Pissarro: Comme ado, j’avais deux passions : la philo et les arts. Après le bac, j’ai hésité, comme beaucoup de jeunes adultes, et je suis rentré aux Beaux-Arts un peu perdu, ne sachant pas où les choses me mèneraient.

► Martin Edenik: Comment qualifieriez-vous ces années-là? Ont-elles été mémorables ?

► Frédéric Bonin Pissarro: Mémorables? Oui et non. Je me souviens de quelques noms d’élèves. Je les ai perdus de vue. J’ai le souvenir d’un élève coréen, plus âgé que nous; il travaillait et buvait beaucoup. Il faisait de grandes toiles sombres, avec des silhouettes grises. Je me souviens d’Aldo Sperberg; nous étions potes. Il est maintenant excellent photographe, à Paris, et puis Jacques Yankel, notre prof, toujours le sourire aux lèvres, et Aleshinsky faisant pleurer les élèves et, bien sûr, les odeurs des ateliers et les bâtiments superbes… Véronique Wirbel, l’assistante de Jacques, très bonne artiste, qui est morte trop jeune, et puis la rencontre avec Mia, la mère de mon premier fils, Louka, devenu un superbe jeune homme – qui démarre une très belle carrière d’acteur au cinéma.

► Martin Edenik: Pourquoi vous être installé en Amérique du Nord? Le contexte y est-il plus favorable pour un artiste?

► Frédéric Bonin Pissarro: Par hasard. Après ma séparation d’avec la mère de Louka, j’ai rencontré une femme et je l’ai suivie. Je n’avais jamais eu l’intention de partir aux USA, j’avais des rêves de Japon. Comme quoi... Plus favorable? Je ne sais pas, c’est beaucoup plus grand et les gens sont peut-être plus disposés à acheter de la peinture. Il y a aussi, par la simple loi des nombres, davantage de capitaux.

► Martin Edenik: Bêtes et humains se côtoient dans vos toiles en toute harmonie. Votre œuvre exprime-t-elle un message?

► Frédéric Bonin Pissarro: Je travaille sur des notions d’harmonie, de compassion, d’amour. Je parle de ce que je ressens. Je trouve la vie miraculeuse, compliquée, mais superbe. C’est ce qui m’inspire, l’humour aussi, et la poésie.

► Martin Edenik: Comment vous définissez-vous, en tant qu’artiste? Appartenez-vous à une école, à un style? Ou bien vous moquez-vous de ce genre de considérations?

► Frédéric Bonin Pissarro: Oui, bof! Je fais mon truc sans trop m’en soucier. Bien sûr, il y a des influences, elles sont là, mais je ne m’en préoccupe pas. Quand on passe sa vie à regarder, forcément, des choses apparaissent. Nous travaillons tous dans un contexte influencé par des circonstances.

► Martin Edenik: Y a-t-il des artistes avec lesquels vous vous sentez des affinités? Des artistes dont vous revendiqueriez l’influence sur votre œuvre?

► Frédéric Bonin Pissarro: Artistes? Oui, des tonnes! Savignac, par exemple, mon papa, bien sûr, et puis des tonnes d’autres, mais aussi des hommes et femmes non artistes, des rencontres faites au fil des années.

► Martin Edenik: Vous êtes professeur à l’Art Institute of Cincinatti. Comment l’êtes-vous devenu, et qu’enseignez-vous à vos élèves?

► Frédéric Bonin Pissarro: J’ai réalisé de nombreux posters pour le Wine Festival et Bastille Day. Ils m’ont
demandé si je voulais animer une session sur le poster design et puis, la Théorie de la couleur, le dessin, la composition, etc., etc. Et puis ils m’ont engagé.
► Martin Edenik: Avoir des élèves est une chose merveilleuse, pour un artiste. Y en a-t-il, parmi les vôtres, de particulièrement prometteurs?

► Frédéric Bonin Pissarro: Oui, bien sûr ! Il y a toujours des talents, le tout c’est de les aider à s’épanouir, leur donner les outils sans imposer ses propres travers et les considérer, être attentif, en un mot. C’est épuisant ! Je parle souvent «d’ensaignement» pour décrire cet acte merveilleux de transfert du Savoir.

► Martin Edenik: Quels conseils donneriez-vous à un débutant?

► Frédéric Bonin Pissarro: De rester un débutant. Mais, avec le temps, la douleur s’estompe pour faire face à l’expression pure, c’est comme un athlète de haut niveau, le corps devient si entraîné que ce n’est plus un obstacle, mais un outil qui transcende la performance. Durer, aussi, est important; beaucoup de temps est nécessaire pour se trouver, apprivoiser la toile et la couleur. «Donner le temps au temps» est une jolie expression pour décrire le parcours artistique.

► Martin Edenik: Vos œuvres, nous a-t-il semblé, dégagent une sorte de zénitude, un bonheur de vivre. Êtes-vous un artiste heureux?

► Frédéric Bonin Pissarro: Oui, très heureux, mais cela n’a pas été facile. Le bonheur est un véritable apprentissage et une discipline délicate. C’est aussi parfois mal vu: si vous êtes heureux, vous êtes vite taxé de bêtise ou d’égoïsme, comme si faire partie d’un «pathos» collectif était politiquement bien vu. Cela ne m’empêche pas de pousser des coups de gueule de temps à autre ou de faire de la provoc pour le fun, mais je suis conscient que notre passage ici n’est pas infini et je souhaite en faire un passage heureux plutôt que malheureux. Je sais aussi que mon bonheur n’est pas lié aux circonstances de ma vie ou à des individus et des personnes. Je sais aussi que les choses changent tout le temps et qu’essayer de les contrôler est une perte de temps et d’énergie. Contrairement aux idées reçues, je ne suis pas né riche. Les fortunes en tableaux que ma famille possédait jadis ont été perdues, il y a bien longtemps, au fil des années. Ma véritable richesse est d’avoir grandi, grâce à mes parents, au sein d’une famille d’artistes, de créateurs, de couleurs et de poésie. Je suis riche, mais d’une manière plus durable, ma richesse ne se taxe pas, c’est une richesse intérieure pleine de souvenirs fantastiques.

► Martin Edenik: Y a-t-il une cause qui vous importe particulièrement? Pour laquelle vous seriez prêt à vous investir?

► Frédéric Bonin Pissarro:  Il y en a tellement! Le danger, en général, c’est l’arrogance, se positionner en expert et donner des leçons aux autres, ça je préfère éviter. Je n’ai pas beaucoup d’illusions sur les politiques de tous poils et je participe, à ma façon, au soutien de certaines causes en donnant des toiles pour des ventes ou, parfois, des sous, mais je le fais pour moi, doucement, discrètement. J’ai mes convictions mais, s’exprimer ouvertement, c’est souvent entamer un dialogue de sourds où chacun campe sur ses positions.

► Martin Edenik: Quels sont vos projets pour les deux ou trois prochaines années? Exposerez-vous de nouveau en France?

► Frédéric Bonin Pissarro:  En France? Le 16 mai 2013, à la galerie Artop, à Lille, et puis un petit passage au Festival de Bezu, voir mon ami Jean-Luc Bourdilla, que j’ai rencontré il y a quelques années grâce à l’excellent artiste Stephane Beauvais. En mars: Artexpo New York, avec la galerie Kings Wood Art, à l’automne en Asie, et puis Madagascar, exposition organisée grâce à mon cousin Antoine Vassal et, enfin, des surprises, sans aucun doute...

► Martin Edenik: Quel sera votre mot de la fin?

► Frédéric Bonin Pissarro: Le mot de la fin ? Merci !



– The End –
«J’aime la joie que l’art apporte dans ma vie et je suis heureux de le partager avec tous les nouveaux amateurs qui découvrent mon œuvre et les collectionneurs qui me suivent depuis des années.»
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Le site officiel de Frédéric Bonin-Pissarro

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Bio express: Né à Paris en 1964, Frédéric Bonin Pissarro est le petit-fils de l’un des pères fondateurs de l’impressionnisme : Camille Pissarro. Formé à l’école Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Frédéric s’établit aux États-Unis, à Cincinnati, où il devient, en 2001, professeur à l’Art Institute of Cincinatti. Son style original lui vaut l’intérêt des galeristes et des collectionneurs en Amérique du Nord et en Europe mais, aussi, en Asie et en Australie.