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EVA
La voix de l’âme


Une voix si troublante que France Inter l’interdit d’antenne dans les années 1960, «en raison de sa voix trop sensuelle» (*). Une voix magnifique qui évoque à merveille la nostalgie. Avec des mélodies poignantes, des textes qui nous emmènent dans des ailleurs nocturnes et enfumés, des histoires d’amour et de désamour. Eva a suscité des passions qui ne s’éteindront pas, car ce qu’elle chante est éternel: le spleen des amants, le départ, la disparition. La grande dame nous a fait l’honneur de répondre à quelques questions: laissons-la nous guider dans un voyage ponctué de belles rencontres...

Interview : Martin Edenik
(*) Wikipedia.
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PHOTO : D. R.
PHOTO : D. R.
PHOTO : D. R.
INTERVIEW



► Martin Edenik: Bonjour, Eva! Plusieurs sites affirment que France-Inter vous aurait interdite d’antenne dans les années 1960, en raison d’une voix trop sensuelle. Une légende?

► Eva: Je n’ai jamais su la vérité à ce sujet.


► Martin Edenik: Vous avez quitté Berlin pour Paris, pour y étudier, mais vous y découvrez Brel, Barbara, Anne Sylvestre et Georges Moustaki. C’est de cette découverte qu’est née votre envie de chanter? Et quid de vos études?

► Eva: J’ai toujours été passionnée par la musique. À l’âge de quinze ans j’ai chanté du jazz dans les caves d’étudiants à Berlin. Quand je suis arrivée à Paris, je devais y rester juste pour une année. Mais la découverte de la chanson française a changé tous mes plans.


► Martin Edenik: Peut-on dire que votre carrière a commencé au cabaret ‘‘La Polka des mandibules’’, en 1962? Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce lieu dont le patron ne s’intéressait qu’aux textes, et aux voix? Dans quelles circonstances vous a-t-il engagée?

► Eva: Oui, c’est exact. C’est Monique Claude, la patronne de ‘‘La Polka des Mandibules’’ qui m’a donné ma première chance. C’était un lieu  tout à fait magique. J’ai passé mon audition après la fin du spectacle en m’accompagnant à la guitare. Ne connaissant pas la moindre chanson en français, j’ai chanté en anglais et en allemand. Monique Claude m’a engagée tout de suite. J’ai dû quand même lui promettre de chanter en français aussitôt que je trouverais des chansons. Je suis restée à ‘‘La Polka des Mandibules’’ au moins pendant deux ans.


► Martin Edenik: Après ‘‘La Polka des mandibules’’, on vous retrouve à ‘‘La Méthode’’, un cabaret en vogue, lui aussi. D’aucuns en parlent même comme un endroit mythique... Que chantiez-vous, à l’époque? Et qui chantiez-vous?

► Eva: J’ai chanté à ‘‘La Méthode’’ un peu plus tard. Là, j’avais enfin un répertoire de chansons en français. J’ai chanté deux chansons de Barbara, je ne me souviens plus du reste.


► Martin Edenik: En 1964, vous accompagnez Georges Brassens à Bobino et sortez votre premier album, qui vous vaudra le Grand Prix du premier disque. Une grande année, pour vous? Quels ont été vos rapports avec le grand Georges? Vous êtes-vous bien entendue avec lui?

► Eva: Je m’entendais très bien avec le grand Georges Brassens. Bref, je l’adorais.


► Martin Edenik: Après Bobino, L’Olympia... Demain le Monde?

► Eva: Il me semble que je n’ai pas suffisamment exploré d'autres cieux.


► Martin Edenik: Pour beaucoup, c’est à partir du Festival de Sopot, en Pologne, que vous êtes devenue une légende. Vous y avez remporté les prix d’interprétation et de composition pour votre chanson ‘‘Où s’en vont mourir les rêves?’’. Ces prix vous ont poussée plus haut?

► Eva: C'est France Inter qui m’a permis de participer au Festival de Sopot. J’ai été heureuse d'avoir remporté ces deux prix pour la France. Hélas, ils ne m’ont pas poussée plus haut.


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Retrouver Eva dans son site officiel.
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► Martin Edenik: En 1966, vous effectuez une première tournée au Québec.  Vous allez d’ailleurs vous y produire à plusieurs reprises et en divers lieux, comme la salle Wilfrid-Pelletier et le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, à Montréal, et le Grand Théâtre de Québec, ainsi que le Centre national des Arts à Ottawa. Vous êtes tombée «en amour» pour le public québecois?

► Eva: Le public québécois me connaissait déjà avant que j’arrive dans ce pays. C’était vraiment une histoire d’amour entre nous qui ne s’est jamais arrêtée.


► Martin Edenik: L’année suivante, vous donnez un récital piano-voix au Festival international d’été de Québec. Un foule énorme vous y acclame.

► Eva: C’est en 1997 que j'ai donné ce récital piano-voix au Festival international d’été à Québec.


► Martin Edenik: Pour en finir avec l’évocation de votre carrière — trop fertile en événements majeurs pour la détailler entièrement ici —, citons encore votre tout dernier album, ‘‘A Marlene’’ (2005). Marlene Dietrich était l’une de vos Muses les plus importantes?

► Eva: Je voulais simplement rendre hommage à cette femme qui a tant lutté contre le fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce que l’on sait moins d'elle, c’est qu’elle a sauvé beaucoup de gens qui ont été persécutés par le régime hitlérien. Elle a été aussi une grande chanteuse.


► Martin Edenik: Parmi les artistes que vous avez approchés dans les année 1960 à Saint-Germain-des-Prés, lesquels sont pour vous les plus importants? Y a-t-il des artistes, en cette année 2013, qui vous intéressent particulièrement?

► Eva: C’est surtout Barbara qui m’a infiniment touchée par ses chansons. C'est elle qui a fait naître le désir en moi de chanter. J’ai eu la chance de la rencontrer et de travailler avec elle. Je lui dois beaucoup. Je ne connais pas assez les artistes d’aujourd'hui en France pour avoir une opinion. J’aime toujours Maxime le Forestier et Alain Souchon, Julien Clerc et Véronique Sanson, qui ont tous gardé leur magie.


► Martin Edenik: Quel sera votre mot de la fin?

► Eva : Je suis infiniment triste de n’avoir jamais eu l’occasion de rechanter en France. Mais la vie continue.


– The End –