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 Hero – © Fabrice Lavollay.
 Krank – © Fabrice Lavollay.
 Funeral – © Fabrice Lavollay.
 Sekt – © Fabrice Lavollay.
Artwork on LED screen by Alain Poncelet & Fabrice Lavollay.
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INTERVIEW


► Martin Edenik:  Bonjour, Fabrice! Que de travail accompli depuis notre dernière rencontre, en juillet 2005! Comment résumerais-tu ces dernières années?

► Fabrice Lavollay: Beaucoup d’expos, de travail et de rencontres. Et puis, depuis maintenant plus d’un an, je peux enfin me consacrer principalement à mon travail personnel. C’est une chance énorme, je m’en rends bien compte.

► Martin Edenik: Une devise, dans ton site, a retenu notre attention : «Credimus in tenebris es» (Nous croyons à l’Art sombre). Cette devise est-elle vraiment la tienne et, si oui, peut-on en déduire que tu ne comptes pas interrompre de sitôt ton exploration des Ténèbres?

► Fabrice Lavollay:  Ha! Ha! évidemment ! Il s’agit d’une phrase inventée par un ami, sur le ton de la plaisanterie, à propos de mon boulot, que j’ai gardée car je trouvais qu’elle correspondait bien à ce que les gens ressentent en le voyant. Lors du vernissage à Bordeaux, j’ai été surpris que plusieurs personnes, venues me parler de l’expo, semblaient désemparées par ce qu’elles voyaient. Ça les mettait visiblement mal à l’aise. J’ai réalisé qu’elles s’attendaient à quelque chose de plus consensuel, où le fond a disparu au profit de la forme, à l’image de ce qu’est devenue une grosse partie du Dark Art aujourd’hui. ça m’a fait rire et un peu inquiété, car je me suis dis que je n’allais rien vendre.

► Martin Edenik: Dirais-tu que tu appartiens plus ou moins à la culture Dark ou, du moins, te sens-tu des affinités avec elle?

► Fabrice Lavollay: Tout dépend, justement, de ce que tu entends par «Dark»... Je trouve qu’en ce moment la littérature, le cinéma (au même titre que les séries) et l’art dit «sombre» ne le sont justement plus vraiment… Tout  ça me semble de plus en plus commercial et a complètement perdu son aspect subversif et interpellant. Je ne dis pas que cela ne doit pas exister, bien au contraire, mais en tant qu’artiste je ne m’y retrouve plus du tout.

► Martin Edenik: Parallèle à tes thématiques «dark», la science-fiction occupe, dans ton œuvre, une place de choix. Tu aimes la SF depuis toujours, ou bien tu l’as découverte du temps que tu étais D.A. à ‘‘Science-Fiction Magazine’’?

► Fabrice Lavollay: J’ai toujours été un grand fan de cinéma fantastique et de SF mais, en matière de littérature, à part des auteurs comme Ray Bradbury, Philip K. Dick, Robert Silverberg ou, encore, Isaac Asimov, je n’y connaissais pas grand-chose. C’est donc en effet à cette époque que je l’ai vraiment découverte et que j’ai eu, aussi, la chance de rencontrer certains auteurs.

► Martin Edenik: Quels sont tes livres préférés dans les thématiques «dark» et SF? Et tes films ? Et tes musiques?

► Fabrice Lavollay: Alors là, on peut y passer la nuit! (rire)... J’aime énormément lire, voir des films et écouter de la musique… Il m’est donc très difficile de citer mes préférences, d’autant plus qu’elles varient en fonction de mes humeurs du moment.

► Martin Edenik: Parmi tes nombreux événements de ces dernières années, quels ont été les plus importants? Y as-tu fait des rencontres intéressantes? Des projets ont-ils pu s’y concrétiser?

► Fabrice Lavollay: C’est probablement ma participation à l’expo collective à la galerie Last Rites, de Paul Booth, à New York, en 2008. Voir mon travail exposé à côté de celui de H.R. Gigger, Michael Hussar, David Stoupakis ou John John Jesse, dans un lieu tel que celui-là, c’était comme dans un rêve.
Retrouver Fabrice Lavollay dans sa page Facebook.
Fabrice LAvollay

Un grand parmi les grands


Au seuil de la quarantaine, Fabrice Lavollay pourrait se targuer d’avoir déjà derrière lui une carrière bien remplie. Depuis ses études d’Arts plastiques, à Bruxelles, dans les années 1990, il aura été le directeur artistique de ‘‘Science-Fiction Magazine’’,  sera devenu un graphiste réputé et, aussi, illustrateur pour plusieurs maisons d’édition.
Artiste fécond, il a déjà réalisé de très nombreuses couvertures de romans et de revues, ainsi que des jaquettes de CD. De son œuvre en général, on peut dire qu’elle se caractérise sur le plan technique par une maîtrise assez rare (même à une époque où abondent les magiciens de  l’infographie) et, sur le plan de l’imaginaire, par des univers très sombres et des créatures  inquiétantes, des situations qu’il sait à merveille saupoudrer d’humour noir.

Interview : Martin Edenik (2012)
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Autoportrait.
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► Martin Edenik: A propos de projets, tu prépares actuellement plusieurs événements. Tu viens d’ailleurs d’exposer, au mois d’octobre, à la galerie ‘‘L’Envers’’, à Bordeaux (du 6 au 28 octobre), avec l’illustrateur Ammo. Peux-tu nous en dire quelques mots?

► Fabrice Lavollay: Ammo est un ami et m’a proposé de participer à l’événement. Nos techniques sont quasi opposées, mais l’on se retrouve dans de nombreuses thématiques et dans l’importance que nous donnons, l’un comme l’autre, aux détails. ‘‘L’Envers’’ est un superbe nouveau lieu d’exposition, à Bordeaux, où règne un état d’esprit unique. En plus d’un super accueil, nous avons eu carte blanche pour faire ce qu’on voulait, ce qui est loin d’être toujours le cas. Pour la suite, j’ai beaucoup de projets qui se profilent, dont une expo collective sur les arcanes du Tarot, avec de nombreux autres artistes, à la Cantada (Paris) début 2013.

► Martin Edenik: Y a-t-il des artistes dont tu revendiques l’influence sur votre travail et, si oui, lesquels?

► Fabrice Lavollay: Au départ, ce sont surtout deux courants qui m’ont fortement influencé: le Symbolisme (Fernand Knopf, Delville…) et la Nouvelle Objectivité (Otto Dicks, George Grosz...). Puis, d’année en année, j’ai découvert de plus en plus d’artistes qui ont (et continuent de) modifier ma façon de voir… Peter Joel Witkins, Helnwein, Trevor Brown, Kent Williams, Dave Mc Kean, RK Sloane, Phil Hale… La liste est immense! Je pense d’ailleurs que plus je verrai et découvrirai de choses, plus mon travail s’enrichira. Récemment, par exemple, je me suis pris une très grosse claque à la rétrospective de Crumb.

► Martin Edenik: Je me suis laissé dire que tu travailles en musique.

► Fabrice Lavollay: C’est vrai que j’adore la musique! Je vais d’ailleurs voir beaucoup de concerts, majoritairement des groupes extrêmes et underground, mais d’horizons très variés… Quand je travaille, j’écoute des trucs relativement calmes… En ce moment, c’est plutôt Swans, In Slaughter Native, ou bien des groupes de Funeral Doom comme Encoffination ou Menace Ruins… Mais bon, si ça se trouve, demain ça sera autre chose.

► Martin Edenik: Deux choses que tu détestes, et leurs contraires?

► Fabrice Lavollay: Je déteste : le semblant de liberté qu’on croit avoir quand on fait quelque chose qu’on déteste et qu’on essaye de se convaincre qu’on l’a choisi. J’aime: savoir se regarder en face et faire ce qu’on veut. Je déteste: la notion de respect. J’aime: la compréhension...

► Martin Edenik: En tant que correspondant permanent des Mondes infernaux, as-tu un message pour Dieu?

► Fabrice Lavollay: Bien joué pour un mec qui n’existe pas!

► Martin Edenik: Quel sera ton mot de la fin?

► Fabrice Lavollay: Merci à Interzones pour cette interview, et longue vie à l’Art, sombre ou non ! En tout cas à celui qui dérange !


– The End –