LE TURK
Dangereuses Visions


Dans un monde nommé ‘‘Nulle-Part’’... Un ange biomécanique mène d’étranges soldats dans un décor d’apocalypse. Un cirque campe au milieu des ruines. Des filles sublimes fument des clopes après une dure journée ou bien s’effondrent et se figent, cul en l’air...
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Ici, une mamma fellinienne, là, un ange en Perfecto – encore! avec un visage de bad boy et un autre – du genre féminin – qui fait des bulles avec son chewing-gum... Et puis, soudain, une rue à putes où passe un bourgeois si conventionnel qu’il ne peut que venir du monde réel: sait-il seulement dans quel univers il s’est égaré?

Âgé tout juste de trente ans, Le Turk est bien plus qu’un photographe, bien plus qu’un infographiste: il est un metteur en scène inspiré dont les phantasmes évoquent les visions d’un Tim Burton ou celles, dangereuses, d’un Harlan Jay Ellison.

Interviewer : Martin Edenik
‘‘Salbatar Circus 1’’ –  Histoire D’Au

© Le TurK

 ‘‘Salbatar Circus 1’’ –  Les loges 2 –  © Le TurK

 ((Retour en Terres Nulle-Part’’
Les Enfants Perdus II –  © Le TurK
 ‘‘Je crie vers Toi’’ –  La Guerre –   © Le TurK – Assistant décors/mise en scène: Anne Charrin – Hair Stylist: Pierre Saint-Sever – Make-up artist: Marie Nicolas – Assistante: Lindsay Garreau.

Le Turk: son site officiel
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 ‘‘Salbatar Circus 1’’ –  Le Nain Jaune –  © Le TurK
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INTERVIEW



► Martin Edenik: Bonjour, Mister Le Turk! Votre légende prétend que l’artiste que vous êtes est né un soir en écoutant par accident l’introduction de ‘‘la Passion Selon Saint Jean, de Jean-Sébastien Bach...’’. Vous avez dû vivre, ce soir-là, quelque chose de vraiment intense. Vous souvenez-vous de ce que vous avez ressenti?

► Le Turk : Je le ressens toujours, je vis avec, constamment, puisque cela ne m’a jamais quitté. Au fond, je crois qu’un abîme s’est ouvert en moi, une trappe.  Comme si, d’un coup, je me trouvais connecté avec chaque âme vivante. Comme un excès de beauté traumatisant. Maintenant, je peux dire avec une quasi-certitude qu’il s’agissait de Dieu qui me frôlait pour la première fois.  


► Martin Edenik: Votre imaginaire est d’une richesse époustouflante. Avec quoi l’avez-vous alimenté? Lisez-vous des romans fantastiques, de la Science-Fiction?

► Le Turk: Chacun possède une marmite particulière. Souvent alimentée avec des choses très diverses, voire contradictoires. énumérer tout ce qui mijote en moi serait très long. Cela va du Comics américain en passant par Fellini, Orwell, puis par Tom Waits… De la Science-Fiction et du Fantastique? Jules Verne quand j’étais môme puis, ado, j’ai lu tout Stephen King, je trouve que c’est un grand écrivain, capital même, pour son utilisation de la culture populaire, au même titre que Lovecraft et Philip K. Dick, que j’ai dévoré aussi. Et, plus récemment, Maurice G. Dantec.  


► Martin Edenik: Vous travaillez avec des collaborateurs que l’on retrouve au fil de vos œuvres. Des fidèles de la première heure?

► Le Turk: Des ‘‘fidèles’’, oui… Des passionnées, des fous furieux. Avec qui nous partageons la même envie de bien faire. Et de faire différemment.


► Martin Edenik: Pour la conception de vos tableaux, faites-vous (ou faites-vous faire) des story-board? Et écrivez-vous des scénarios pour mieux expliciter votre projet à vos collaborateurs?

► Le Turk: Je dessine beaucoup, oui. Mais, une photo, c’est autre chose qu’un tableau figé. Si un croquis explique le décor et donne quelques indications pratiques, il ne pourra jamais résumer ce que nous devons chercher et fabriquer pendant la préparation et pendant séance.  Alors, je préfère souvent leur parler d’ambiance, leur raconter une histoire, oui. Une histoire que j’ai pour chacune de mes séries.
► Martin Edenik: En corollaire de la question précédente: A quel moment commencez-vous à «convoquer» vos collaborateurs pour leur parler d’un futur projet?  Pratiquez-vous avec eux le brainstorming?

► Le Turk: Je leur en parle au dernier moment. Je ne crois pas au brainstorming (enfin, à plusieurs!). En premier lieu, je gère et ordonne ma propre «tempête de cerveau». Quand c’est fait, je leur explique. Et ils viennent l’enrichir par leurs talents.
 

► Martin Edenik: Vos modèles sont tellement bons, tellement en situation, qu’on dirait des acteurs. Comment faites-vous pour obtenir cela?

► Le Turk: Certains sont des acteurs, donc, ça aide! Pour les autres, je parle beaucoup, je raconte des histoires. Il y a mille astuces pour arriver à faire
«jouer» quelqu’un. Mais il y a quelque chose de certain: pour arriver à quelque chose de frappant, je dois chercher le personnage qui sommeille dans le modèle et non pas lui imposer le mien. Il faut se rendre disponible à ce qui peut sortir d’un modèle. Il faut se rendre disponible au chaos humain.  


► Martin Edenik: Avec quels créateurs actuels vous sentez-vous des affinités?

► Le Turk: Jean-Sébastien Bach. Ah! ah! ah! ah!


► Martin Edenik: Quelles qualités attendez-vous de vos collaborateurs en général? Et de vos modèles?

► Le Turk: Le cœur. Le goût du travail bien fait. La passion. L’authenticité. Le courage. Je suis extrêmement difficile. Mais très bien entouré…  


► Martin Edenik: Comment vous définissez-vous, en tant qu’artiste? Ne vous sentez-vous pas un peu metteur en scène?

► Le Turk: Je me fous de mettre un nom précis sur les casquettes que je peux porter. J’ai choisi la photo car,justement, elle me permettait facilement, et petit à petit, de faire d’autres choses (comme le cinéma en ce moment). Je n’ai aucune définition de ce que je suis. Je me sens comme une antenne. Un serviteur. Un canal qui essait de vous retranscrire une «mélodie qui hante le fond du monde».


► Martin Edenik: Quel sera votre mot de la fin?

► Le Turk: Amen.


– The End –