INTERVIEW
► Martin Edenik: Bonjour Paola! Vous êtes peintre, musicienne, modèle... Vous ne devez guère avoir le temps de vous ennuyer?
► Paola Butta: Bonjour, Martin! J’ai commencé ma vie d’artiste par la musique, dès l’âge de neuf ans, au Conservatoire de Milan. La peinture, qui est ma deuxième passion, n’est apparue dans ma vie que depuis quelques années: ma mère était elle-même artiste-peintre. Quant à mon activité de modèle, je ne la pratique que depuis une année. On peut donc dire, en effet, que je n’ai guère le temps de m’ennuyer. Je vis à travers et pour l’Art en général.
► Martin Edenik: Lors de notre entretien précédent, vous nous avez confié que «les couleurs s’imposaient à vous»... Vous vous en remettez surtout à votre instinct? Et diriez-vous, à l’instar de certains artistes et écrivains, que vous êtes une sorte de médium?
► Paola Butta: Il y a de ça, en effet! Je peins sans me mettre de barrières, sans me demander si cela est bien ou mauvais, l’état d’esprit dans lequel je me trouve à un moment donné influence grandement ma peinture, et ma main exprime mon état d’âme.
► Martin Edenik: Vos thèmes sont souvent «exotiques». C’est votre côté Gauguin?
► Paola Butta: Je n’ai pas eu l’occasion de voyager beaucoup dans ma vie. Le côté «exotique» de ma peinture m’aide à échapper au quotidien pour voyager dans l’imaginaire au travers des couleurs.
► Martin Edenik: Faire connaître son travail, en ces temps où galeries et instances culturelles «appartiennent» plus que jamais à la bourgeoisie, c’est difficile?
► Paola Butta: Le milieu des galeries et des expositions est souvent réservé à une élite sociale, à des gens au pouvoir d’achat élevé. Participer à «leurs» manifestations demande un budget conséquent, ce qui exclut pas mal d’artistes...
► Martin Edenik: Vous avez été, dans les années 1980, le Premier violon de ‘‘Rondo Veneziano’’; vous avez donné des concerts dans les plus grandes salles italiennes, puis françaises. Vous enseignez le violon dans une école de musique et avez participé à deux videoclips, été l’invitée de Rai Uno... La musique semble dévorer la majeure partie de votre temps? Le temps, il vous reste assez pour la
peinture?
► Paola Butta: Aujourd’hui, je me consacre principalement à l’enseignement du violon, ce qui me permet d’avoir du temps pour ma peinture. Après trente-cinq années passées dans la musique, j’ai envie de me détacher un peu d’elle pour approfondir davantage la peinture.
► Martin Edenik: Le violon est-il, selon vous, un instrument spécial?
► Paola Butta: Oui, spécial, car très difficile à maîtriser! Il demande beaucoup de persévérance et d’aptitudes.
► Martin Edenik: Quand vous peignez, c’est en musique?
— Paola Butta: Oui, c’est agréable d’écouter de la musique en peignant, mais pas forcément du classique, d’ailleurs, à la maison, du classique, j’en écoute très peu.
► Martin Edenik: Avez-vous, pour un proche futur, quelque projet d’Expo?
► Paola Butta: Pas vraiment! Je suis à la recherche de lieux sympas qui rentrent dans mon budget et mes possibilités. Une exposition permanente se passe dans une partie de ma maison, la Maréchalerie.
► Martin Edenik: Trois choses que vous aimez tout spécialement? Et trois choses que vous détestez?
► Paola Butta: La première, c’est peindre car, dans ces moments-là, je suis loin des soucis: je suis bien. Ensuite, je dirai les voyages et, pour
finir, la tolérance. Ce que je déteste: la bêtise humaine, les guerres, la destruction de la planète.
► Martin Edenik: Et maintenant, si vous voulez bien, une question que vous vous posez à vous-même (et sa réponse...).
► Paola Butta: «Paola, dans quelle activité voudrais-tu être reconnue?» Et la réponse: «J’aimerais pouvoir vivre de ma peinture, que mes toiles fassent rêver les gens...».
– The End –
paola butta
Elle est peintre, musicienne, modèle... Ses tableaux éclatent de couleurs vives qui «s’imposent d’elles-mêmes», débordent de personnages aux contours vigoureux, nous emmènent dans un rêve d’exotisme qui nous évoque Paul Gauguin. Musicienne, elle a été Premier violon au Rondo Veneziano. Modèle, elle a posé pour une photographe que nous aimons particulièrement: Nath-Sakura. Paola nous présente ici quelques-unes de ses peintures...